Lomé, Togo – Hôtel 2 Février accueille actuellement, du 07 au 09 octobre 2024, l’Atelier régional sur l’état de la mise en œuvre des politiques du VIH dans la région de la CEDEAO. Cet atelier, organisé par l'Organisation Ouest Africaine de la Santé (OOAS), en collaboration avec le Projet WAHO In-Lead Capacity et PROPEL Health, avec l'appui financier de USAID et PEPFAR, réunit environ 71 participants, parmi eux, les représentants de la société civile, les programmes nationaux de lutte contre le VIH, les organisations de populations clés, ainsi que des partenaires techniques et financiers.
L'objectif principal de cet atelier est de partager et de valider les résultats de l'analyse des politiques nationales de lutte contre le VIH, tout en élaborant une feuille de route stratégique pour renforcer les interventions dans les États membres de la CEDEAO.
Lors de la cérémonie d'ouverture, Le Directeur Général de l’OOAS, Dr Melchior Athanase Joël Codjovi AÏSSI, a également pris la parole pour exprimer ses sincères remerciements à Son Excellence, Monsieur Faure GNASSINGBE, Président de la République Togolaise, pour avoir autorisé cet atelier. Il a salué l’engagement du Ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique du Togo pour le renforcement du système de santé, ainsi que l’accueil chaleureux du peuple togolais.
Le Dr Melchior AÏSSI a rappelé que, malgré les progrès réalisés, avec une réduction de 46 % des nouvelles infections et de 54 % des décès liés au VIH/SIDA entre 2010 et 2023, il reste encore des défis importants pour atteindre les objectifs 95-95-95 d’ici 2030. Il a encouragé les participants à s’impliquer pleinement dans les discussions et a exprimé sa gratitude à l'USAID pour son soutien financier constant et à PROPEL Health pour son appui technique.
Dans son allocution, le Secrétaire National du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique du Togo, le Dr WOTOBE Kokou, représentant Son Excellence, le Ministre de la Santé, le Professeur Tchim DARRE, a souligné l’importance de réfléchir sur l’état de mise en œuvre des politiques de réponse au VIH dans la région de la CEDEAO. Il a insisté sur trois moments clés : la planification des actions, leur mise en œuvre, et l'évaluation des résultats obtenus.
Le Dr WOTOBE a aussi mis en avant que les réponses coordonnées dans les pays membres ne sont possibles que grâce à une vision d’ensemble et à l’engagement des gouvernements sous le leadership des Chefs d’État de la CEDEAO. Il a exhorté les parties prenantes présentes à diagnostiquer les faiblesses et les obstacles à la mise en œuvre des interventions, avec pour objectif de toucher toutes les populations cibles et d’avoir un impact significatif dans la lutte contre le VIH. Enfin, il a félicité les acteurs impliqués dans la mise en œuvre des politiques de lutte contre le VIH pour leurs engagements et les résultats obtenus malgré les défis.
Le Représentant de l'USAID, M. Simplice Kamdem, a quant à lui souligné les progrès dans l'élargissement de l'accès aux tests et aux traitements du VIH dans les États membres, notamment grâce à la mise en œuvre des recommandations de l'OMS. Toutefois, il a noté que des obstacles juridiques subsistent, limitant l'accès aux services de santé pour les populations vulnérables.
M. Kamdem a évoqué la stratégie "Reimagining the HIV/AIDS Response" de PEPFAR, lancée en 2022, qui vise à soutenir l’éradication du VIH comme menace à la santé publique d'ici 2030. Il a réaffirmé l'engagement de l'USAID à soutenir les efforts de l'OOAS et à renforcer la collaboration régionale.
la Directrice régionale de l'ONUSIDA pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre, Mme Kanny Yaye DIALLO , a exprimé sa gratitude pour l'honneur d'avoir été invitée à cet événement. Elle a souligné l'importance cruciale de valider les résultats de l'analyse des politiques de lutte contre le VIH dans l'espace CEDEAO et de renforcer la mise en œuvre des interventions.
Mme DIALLO a reconnu que, malgré les progrès notables réalisés par la CEDEAO, l'épidémie continue d'avoir un impact significatif dans la région. Elle a mis en exergue l'introduction de la PrEP (prophylaxie pré-exposition) dans plusieurs pays, qui a montré des résultats prometteurs, mais reste sous-utilisée. Elle a insisté sur la nécessité d'améliorer l'accès au dépistage et à la prise en charge communautaire, particulièrement pour les populations vulnérables.
Par ailleurs, Mme DIALLO a rappelé que l'une des discussions clés de cet atelier sera liée à la feuille de route de la Déclaration de Dakar adoptée en 2019, qui engage les pays de la région à renforcer leurs systèmes de santé et à mobiliser des ressources internes pour la réponse au VIH. Elle a insisté sur le fait que la feuille de route qui sera élaborée devra inclure des objectifs spécifiques et des jalons mesurables, afin de garantir que les politiques de lutte contre le VIH se traduisent par des résultats concrets sur le terrain.
Cet atelier marque un moment décisif pour harmoniser les efforts régionaux afin d'accélérer la réponse au VIH dans la région, en particulier à travers la mise en œuvre des cibles 95-95-95, qui visent à garantir que 95 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, que 95 % des personnes diagnostiquées reçoivent un traitement antirétroviral durable et que 95 % des personnes sous traitement atteignent une suppression virale durable.
